Imagerie d’Epinal,

ARTICLE EN CONSTRUCTION! La Qualité des images sera reprise et des compléments historiques seront apportés à l’article.

Lorsque l’on parle de l’imagerie dans le jeu, celle d’Epinal dans les Vosges est incontournable.

J’aurais pu commencer la présentation par l’expression « sage comme une image » mais cela étant déjà pris dans la préface d’un ouvrage de référence sur l’imagerie d’Epinal (cf fin de l’article),  je vais orienter autrement cet article, et puis si l’on peut être sage en jouant, les tricheurs et mauvais perdants peuvent donner une autre tournure à la partie.

J’oserais parler d’Ima »jeu »rie.

Si l’imagerie d’Epinal à été très prolifique dans la production d’images pieuses, de devinettes, d’allégories militaires ou pages de l’histoire de notre pays elle à aussi produit de nombreuses planches de jeux de société .

Nous allons nous attacher à suivre le cours de l’histoire de l’imagerie au travers d’un parcours ludique collant aux actualités de la principale société d’édition, la maison Pellerin, créé par Jean Charles Pellerin (1756-1836) reprise par son fils Nicolas, qui changera le cap de la production historique et qui à perduré jusqu’en 1984. Elle revit aujourd’hui grâce à la volonté de deux entrepreneurs du pays.

Les jeux de l’oie

C’est une partie conséquente de la production, très en vogue dans les salons et qui permettait de véhiculer  de nombreuses informations, préceptes ou principes éducatifs, ou historiques. Ils ont fait l’objet d’une exposition au musée d’Epinal en 2022

Ce joli jeu inspiré par les personnages de la Comédia del Arte (N°1701, dim.41x29cm) vers , hauts en couleurs et à la mode dans les années 1830/1900, on en trouvera dans les jeux de lotos et dominos « comiques » (a voir sur d’autres pages du site)

on va aussi retrouver le thème militaire et les soldats de l’empire, thème cher au graveur Antoine Reveillé (1788-1870) qu’il transmit peut être à ses élèves François Georgin et Charles Pinot (1817-1874)

le premier jeu de l’oie nous donne les différents grades et actes quotidiens à la garnison réalisé pas les soldats de l’empire (N°1702, dim. 41x29cm) (vers 1850?)

Ce très beau Grand Jeu De L’Oie qui porte le N°1713 et comporte les pions à découper.

ou ce très beau jeu relatant les grandes batailles et grands noms de notre armée et qui s’arrête sur la bataille de Solférino en 1859 (N°1739, dim.43x59cm)(vers 1860?)

jeux d’affrontement

Mais les jeux de l’oie ne sont pas les seuls représentés et nous pouvons trouver toujours sur le thème militaire ce Nouveau jeu de Dame (N°1743 dim.44×57.5cm) vers 1878? (on y célèbre l’anniversaire du centenaire  de l’indépendance des états unis en 1876). le jeu présente là aussi habits et grades de l’armée Française.

Ou cette très belle représentation du jeu d’assaut  en allégorie du siège de Sébastopol  (1858/1860) (N°1750 dim.38,5×48,5cm) (1880?)

les jeux de hasard:

nous disposons d’un jeu de loterie, l’ensemble des 100 cases sont découpées , déposées dans un sac et les joueurs qui ont misés à un pot commun, tirent au hasard une des images et lisent à haute voix le gain ou la perte indiquée et se l’approprient ou la versent au pot. (N°328 dim.41x29cm) (vers 1872?)

Cette planche numéroté 328, fait elle partie d’une première série dite « série de guerre » ? Dénomination que nous allons trouver autour de la grande guerre de 14-18 et qui comprenait au moins trente planches différentes(ces séries avaient elle un but associatif d’aide au soldat?)

et ce jeu de Loto National des grands Chefs Français de la Grande Guerre (ordinaire N°1718, fine N°1728, dim.53x42cm) (vers 1919!)

jeu à découper et monter:

insufflé par le fils Nicolas Pellerin, (qui reprendra l’entrepirse en 1822) afin de relancer la dynamique de la maison d’édition et de l’imagerie des planches à découper vont faire leur apparition elle concernent majoritairement des édifices remarquables s’apparentant plus à des jeux de construction.

Mais on trouvera des jeux à découper et ou les pions deviennent part entière du jeu, en effet il faut leur souffler dessus pour atteindre le but visé sans renverser les obstacles, ou un objet emblématique et pour la laitière son pot au lait.

Justement voici le « jeu de la laitière et du pot au lait » (N°1716 en ordinaire et 1734 en fine, dim.4x29cm)

Une fois la laitière assemblée, elle reçoit sur sa tête son pot au lait et les joueurs doivent tour à tour la faire progresser jusqu’à la case 50 sans reverser ou faire tomber le récipient, ce en soufflant sur le personnage qui à une fâcheuse tendance à dodeliner.

Sur le même principe mais collant au techniques nouvelles et à ces fous du volant, le « jeu de l’automobile »( N°1717 en ordinaire, 1734 en fine, dim. 40x59cm)

le véhicule est muni d’une voile et il faut rejoindre le garage sans renverser aucun des piétons ou sortir de la route. Le déplacement de l’automobile se fait en y soufflant dessus.

Série de guerre 14-18

Une planche à découper pour obtenir un jeu de domino ou les numéros se superposent aux drapeaux de l’alliance contre l’Allemagne (N°4 de la série de guerre, grande construction)

Un deuxième planche de cette série de guerre, (en grandes constructions) permettant de réaliser le Carroussel des Petits Alliés, (N°10)

Des détails caricaturaux sont présents dans le dos des personnages, a vous de les découvrir.

Cette planche de jeu de marelle franco britannique porte le N°30 (vers 1916?)

Un jeu de stratégie et d’affrontement ou il faut arriver à aligner ses 3 pions horizontalement, verticalement ou en diagonale.

illustration attribuée à Louis Georges Albert Morinet.

Les planches d’images

Le tour d’horizon ne serait pas complet si l’on ne s’intéressait pas aux planches de vignettes s’intéressant aux jeux de société. Ces planches de 12 à 20 vignettes peuvent être considérées comme les ancêtres de la Bande Dessinée. Les bulles étant remplacées par des textes explicatifs, associés à l’image. Ces planches étaient souvent disponibles dans des recueils à thème; fable, histoire du pays, contes, etc…

Nous extrayons donc, quand nous le pouvons, de ces albums d’images, les planches concernant les jeux en société.

Les jeunes filles jouent a la poupée et doivent bien éduquer celle ci, une manière de transmettre les préceptes de « la bonne éducation ».

sur celle ci N°766 les textes descriptifs restent assez succincts.

Sur celle ci N° 804, on développe plus avant poupée et quotidien et le texte s’enrichit du nom des personnage et de leurs interactions

Les textes sont assurément plus développés que sur la planche précédente.

Et l’histoire devient pratiquement une bande dessinée sur celle ci, « Ma Premiére Toupie » N°422

Certaines autres de ces planches sont de véritable catalogue pour qui collectionne.

Celle ci répertoriant un certain nombre de jeux d’enfants sous le second empire, portant le N°653, a retenu tout notre intérêt. Outre la liste des jeux établie elle nous permet par la représentation des costumes de dater d’autres jeux ou gravures en notre possession.

Un intérêt double donc.

Les maquettes a monter:

Il serait dommage d’habiter un port conséquent et de ne pas s’intéresser aux maquettes de bateaux réalisées par l’imagerie Pellerin.

Le Requin (N°872), difficile à dater car de nombreux vaisseaux portent le même nom à différentes époques, mais en se référant aux catalogues des vaisseaux de la marine française, le Requin semble avoir été armé comme bateau torpilleur dans les années 1888/1890.

Le renard (N°873) aviso cuirassé fut en service dans la marine française de 1865 à 1885.

Ou ce canot automobile pour une petite promenade, (N°913)

Ou encore L’éclair (petites constructions,N°1210) qui a été utilisé pour la publicité de la  pharmacie Basson, 1 rue de Verdun et 22 cours de la Bôve à Lorient (vers 1920 ?), le navire lui fut utilisé dans la marine vers 1890.

Les images d’aujourd’hui ou presque

et la plus récente en notre possession, une station terrienne réalisée pour la publicité du satellite Télécom 1 lancé en 1985, premier satellite de télécommunication Français. (Dim 30,5×40,5)

Elle entre dans la série des moyennes constructions.

Quelques noms d’illustrateurs associés à l’imagerie d’Epinal

graveurs: 

Antoine Reveillé 1788-1870, François Georgin 1801-1863, Charles Pinot 1817-1874

illustrateurs; 

Benjamin Rabier 1864-1939,

Emmanuel Poiré (dit Caran d’Ache) 1858-1909,

Marius Rossillon (alias O’Galop) 1867-1946),

Jacques Marie Gaston Onfroy de Breville (dit JOB) 1858-1931

Gaston (ou Gustave ?) Lucq dit Glucq, publicitaire, éditeur et illustrateur scientifique

Paul Vidal de la Blache 1845-1918, Géographe.

Morinet Louis George Albert (1863-1926), guerre de 14-18 ils transformera de nombreux clichés de Bergeret en les reprenant à la main pour en faire des caricatures allemandes.

et bien d’autres que nous ajouteront à la liste dés confirmation comme Eugène Serre.

et un ouvrage nous ayant servi ce référence pour cet article:

l’Imagerie d’Epinal, l’encyclopédie illustrée, aux éditions CHÊNE

livre référence sur l'histoire de l'imagerie d'Epinal.